Aujourd’hui, les conflits internationaux peuvent prendre des formes diverses. Leur nature, leur nombre et leur intensité ne cessent d'évoluer.
Les menaces se déploient dans tous les domaines, y compris le cyberespace. La conflictualité est devenue permanente.
Dans ce contexte, notre rôle est plus crucial que jamais.
Notre aptitude à connaître, analyser et prévoir est centrale pour permettre à la France de décider et d’agir de manière autonome et souveraine. Cela est vrai pour nos propres choix stratégiques, mais aussi pour les actions que nous menons avec nos partenaires et nos alliés.
La menace terroriste, à laquelle la France et ses voisins européens sont confrontés, provient essentiellement d’organisations islamistes radicales. Leurs ramifications se développent à la faveur des difficultés sociales, politiques et économiques que connaissent certains États, notamment au Proche-Orient et en Afrique subsaharienne.
Ces dernières années, l’action militaire menée par la coalition internationale au Levant et au Sahel a permis d’infliger des revers importants aux principales organisations terroristes.
La menace pour le territoire national demeure élevée. Pour y faire face, nous travaillons étroitement avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) afin d'assurer un continuum de sécurité intérieur-extérieur.
Notre objectif est d'empêcher que des attentats soient perpétrés sur le territoire national ou contre des intérêts français à l’étranger.
Nos renseignements permettent d’identifier les groupes terroristes, de connaître leur organisation et leurs filières de recrutement, ainsi que de déjouer les attentats qu'ils projettent depuis l'étranger. Nous travaillons aussi pour identifier les racines du terrorisme et lutter contre les maux qui en sont à l'origine.
La prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs constitue un facteur de déstabilisation internationale majeur. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et signataire du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), la France exerce des responsabilités pour anticiper et endiguer les menaces nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (NRBC).
Notre objectif est de détecter les réseaux d’acquisition des armes et les flux proliférants de biens à double usage (civil et militaire) afin de les entraver.
Nos renseignements permettent d’identifier les États voulant développer ou acquérir des armes de destruction massive au mépris des traités internationaux.
La France constitue une cible privilégiée pour les puissances étrangères hostiles ou concurrentes. À travers diverses structures, elles cherchent à s’approprier nos savoir-faire, nos technologies et nos résultats en matière de recherche et de développement. Cette ingérence peut prendre la forme d’action d’espionnage, de manipulation de l’information ou de prédation économique.
Notre objectif est d’identifier les entités agressives, leurs cibles, leurs buts et leurs méthodes, pour permettre à nos autorités de répondre à ces agissements. Nous contribuons à limiter les risques de déstabilisation, d'affaiblissement ou de captation de nos actifs stratégiques dans la compétition internationale.
Nos renseignements visent à prévenir tout acte malveillant à l’encontre des intérêts politiques, stratégiques, économiques, scientifiques ou industriels français.
Si l'espace numérique est devenu un lieu de communication et d'échanges quotidiens, il est aussi un lieu de confrontation. Espionnage, déstabilisation, sabotage, trafics, la menace d'origine cyber ne cesse de gagner en intensité.
Les actions menées à l'encontre des systèmes informatiques de l'État, des infrastructures critiques ou des grandes entreprises françaises se multiplient, sans que l'on puisse toujours en saisir l'origine.
Notre objectif est d'identifier les auteurs et les commanditaires de cyberattaques dirigées contre la France, particulièrement lorsque celles-ci émanent d’un État dont les intentions relèvent soit de l’espionnage, soit d’une diplomatie de l’intimidation.
Nos renseignements visent à anticiper les menaces cyber dirigées contre les intérêts français pour les entraver.
Nous permettons ainsi à nos autorités de décider des réponses à apporter.
Du Sahel au Moyen-Orient, nous sommes directement engagés, conjointement avec nos partenaires et nos alliés, dans des crises complexes, simultanées et imprévisibles. Ces zones de frictions et d’affrontements mettent aux prises des acteurs disposant de capacités susceptibles de menacer la stabilité politique de la France.
Notre objectif est de déceler tout risque d’instabilité politique et de permettre à la France de développer une stratégie d’influence au sein des instances internationales pour veiller à l’application des accords de paix ou d’assistance qui y sont négociés.
Nos renseignements permettent de connaître les individus, les mouvements politiques et les groupes rebelles dont l’organisation, la stratégie et les moyens sont susceptibles de déstabiliser des régions ou des États et de menacer les intérêts français.
En France, le renseignement est désormais une politique publique encadrée et contrôlée.
La loi du 9 octobre 2007 a instauré une Délégation parlementaire au renseignement (DPR), commune au Sénat et à l'Assemblée nationale, pour contrôler l'action du Gouvernement en matière de renseignement et évaluer la politique menée dans ce domaine.
Les lois du 24 juillet et du 30 novembre 2015 ont instauré un cadre juridique protecteur et exigeant pour les services de renseignement. Il se situe au plus haut niveau des standards européens en matière de garanties et de protection des libertés. Ce cadre législatif assure l’équilibre fondamental entre les deux impératifs que sont la protection de la vie privée, d'une part, et la défense et la promotion des intérêts fondamentaux de la Nation, d'autre part.
Le contrôle des services de renseignement est notamment assuré par différentes instances dont la Commission de vérification des fonds spéciaux (CVFS), l’Inspection des services de renseignement (ISR) et la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), qui contrôle la légalité des techniques de renseignement mises en œuvre par les services.
Les informations traitées à la DGSE sont couvertes par le secret de la défense nationale. Leur divulgation nuirait aux intérêts fondamentaux de la France.
Pour protéger leur caractère secret, l'accès à ces documents sensibles suppose un certain degré d’habilitation.
Il existe deux niveaux de classification : « SECRET » et « TRÈS SECRET ». Ces degrés correspondent à la sensibilité des informations. Deux conditions sont nécessaires pour y avoir accès : l’habilitation de sécurité et le besoin d’en connaître.
Compromettre le caractère secret d’un document est passible de sept ans d’emprisonnement et 100 000 € d’amende (article 413-10 du code pénal).
Pour accomplir nos missions, nous entretenons des liens étroits et quotidiens avec nos partenaires nationaux et internationaux. Ces liens participent à la défense des intérêts de notre pays et de nos alliés.
Rattachés au ministère des Armées, nous appartenons au « premier cercle » de la communauté française du renseignement.
Elle rassemble :
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la Direction générale de la sécurité intérieure
(DGSI) ; -
la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) ;
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la Direction du renseignement militaire (DRM) ;
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la Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense (DRSD) ;
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le service de Traitement du renseignement et de l'action contre les circuits financiers clandestins (Tracfin).
Disposant d'importants moyens, nous partageons notre expertise technique et nos renseignements avec ces services.
Le Coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (CNRLT) veille à la coopération des services et propose des orientations au président de la République.
L'inspection des services de renseignement est chargée, quant à elle, de missions de contrôle, d'audit, d'étude, de conseil et d'évaluation.
Enfin, l’Académie du renseignement participe à la formation du personnel des services, au renforcement des liens au sein de la communauté française ainsi qu’à la diffusion de la culture du renseignement.